L’île des âmes, Pulixi
Voyage sanglant sur l’île des âmes avec Pulixi
Il était annoncé depuis quelques mois, que les éditions Gallmeister, spécialisées dans la littérature américaine, s’ouvraient à d’autres territoires. Et c’est en Sardaigne qu’elles m’ont fait voyager avec ce roman. L’ile des âmes de Pulixi est un polar touffu, qui met en scène un duo d’inspectrices détonnant, des meurtres sauvages et permet de découvrir une île rugueuse et captivante.
Un inspecteur, fortement marqué par des enquêtes non résolues, décide de passer la main sentant sa fin arriver. Depuis des années des jeunes filles sont retrouvées mortes, affreusement mutilées, dans des sites mémoriaux de l’ile. La création du département des crimes non élucidés, véritable voie de garage, doit aussi permettre de réouvrir ces vieux dossiers pour tenter de leur trouver enfin une vérité. Ce sont, Mara, la sarde revêche et élégante et Eva la milanaise secrète et gothique qui se retrouvent à faire équipe. Elles vont devoir s’accommoder l’une de l’autre pour faire enfin la lumière sur ces homicides. Une équipe disparate.
Une équipe rock’n’roll qui va se voir rattrapée par un nouvel assassinat. Cette actualité remet les deux femmes au centre du jeu. Elle leur permettant de faire valoir leurs talents de détective. On se régale de ce duo. Elles ne se font aucun cadeau mais leur animosité n’arrive jamais totalement à cacher une estime professionnelle réciproque.
Meurtres à Cagliari, pour une découverte de la Sardaigne
De culs de sac en rebondissements l’enquête nous happe et joue de nos certitudes. C’est un roman policier très bien mené. On pense savoir, deviner puis l’auteur nous déconcerte et nous mène par le bout du nez là où rien ne présageait. J’ai vraiment été surprise plus d’une fois. Donc c’est une intrigue très bien ficelée qui permet de découvrir un auteur et aussi une ile italienne sauvage, peuplée de légendes, attirante. Piergiorgio Pulixi, né à Cagliari rend un très bel hommage à sa terre natale, à son île des âmes.
Il nous décrit très précisément et de manière poétique les paysages et les coutumes de l’île. Il prend le temps de nous faire comprendre certains usages, certaines coutumes. Cela donne quelque fois une dimension ethnologique à ses pages, surtout lorsqu’il nous parle histoire antique et mafia. Mais ce n’est jamais pesant, parce qu’il a l’art de raconter et que cela vient parfaitement au fil de l’histoire. Il nous fait un très beau portrait de son ile, à laquelle on le sent très attaché et qu’il donne vraiment envie de découvrir. C’est dense, mais c’est une lecture agréable qui avance à bon rythme grâce à de courts chapitres, parfaitement imbriqués.
Si comme annoncé sur la quatrième de couverture ce n’est que la première enquête des inspectrices Rais et Croce, moi je dis, vivement la suite.
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